Enseignement de l'anglais

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de "CAS D'ECOLE" sur FRANCE 5

 

Jack Lang vient de rendre obligatoire l'apprentissage des langues étrangères dès l'école primaire. Le ministre de l'Education Nationale espère ainsi combler le retard pris par la France dans ce domaine. La solution passe-t-elle par un apprentissage précoce ou par d'autres méthodes d'enseignement ? C'est la question que se pose cette semaine "Cas d'école".

Le ton est donné par le premier reportage de l'émission, tourné par Christine Lamotte et Alain Thiollet au lycée Bréquigny à Rennes. Le constat des lycéens interrogés est assez alarmant : ils se disent incapables de tenir une discussion en anglais après 7 ans de cours. "On est trop par classe et on ne peut pas bien participer", regrette une élève tandis qu'une professeur d'anglais s'interroge sur le manque de moyens et d'heures au moment où le discours officiel met l'accent sur l'apprentissage de ces langues étrangères. Un autre enseignant dénonce la prédominance de l'écrit pendant toute la scolarité.

Et ce qui ressort de cette émission, c'est que le mode d'enseignement français des langues étrangères est loin d'être adapté : il est bien trop théorique. Sur le terrain, les lycéens estiment que les études de textes auxquelles ils se livrent en classe sont un exercice abstrait et inutile. Sur le plateau, même discours. Catherine Taithe, professeur d'allemand dans un lycée franco-allemand des Yvelines, déplore que les cours ne soient pas assez axés sur la communication orale. Laurent Ott, professeur des écoles à Longjumeau, estime quant à lui, que l'école française est "victime d'un académisme dans la manière de penser les cours".

 

Apprendre en jouant

Carole Taithe évoque "le poids de l'habitude chez l'enseignant qui craint de sortir du cours traditionnel et de ne pas paraître très sérieux en faisant quelque chose de plus ludique (...). C'est dommage", dit-elle car selon elle, "il faut montrer qu'une activité fait partie de l'apprentissage". C'est ce qui existe dans les pays anglo-saxons. En Angleterre et en Allemagne, le rapport à la transmission du savoir est complètement différent. "Au lieu de dire : 'je vous apporte la règle et maintenant vous l'appliquez', le professeur va faire en sorte que l'élève ait recours à la déduction et à l'observation.

L'enseignant est plus un animateur au sens positif du terme". Même point de vue parmi les autres intervenants. Laurent Ott pense qu'il ne faut pas "enfermer les langues dans un cours (...). En école primaire, on peut encore avoir cette pédagogie vivante". Catherine Joseph, professeur des écoles qui enseigne l'anglais en CM2 depuis 2 ans, confirme : "L'aspect ludique de l'enseignement qui existe réellement n'empêche pas la rigueur".

 

Une pédagogie vivante

Deux reportages viennent illustrer ces propos : l'un tourné à St Malo met en situation un instituteur de langues vivantes qui enseigne l'anglais à 7 classes de CM2, et l'autre tourné (par Rebecca Levin et Emmanuel Ortado) à Imphy dans la Nièvre au collège Louis Aragon où les 4emes et 5emes ont une heure par semaine de vie quotidienne en anglais. A St Malo, les enfants chantent, jouent, miment, parlent, font des erreurs que l'instituteur corrige. Tout commence par l'oral pour ne pas franciser la prononciation.

Au collège Louis Aragon, les élèves se retrouvent une fois par semaine dans une "salle de vie" pour partager une activité (cuisine, jeux de société ou bricolage) qu'ils vont commenter en anglais ou en allemand. Avantage d'une telle expérience : adapter le langage à une situation concrète. Les collégiens se débarrassent de leurs blocages et réalisent que parler une langue étrangère peut devenir naturel. Aujourd'hui, il apparaît de plus en plus évident que l'enseignement des langues étrangères doit passer par ce genre d'apprentissage et qu'il doit être très précoce... C'est sans doute à ce prix que les petits frenchies parleront l'anglais fluently.

 
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