retraites : 63 ans

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Inquiétudes après déclarations de Barcelone sur recul âge de la retraite


PARIS, 18 mars (AFP) - Le souhait exprimé par l'Union européenne à Barcelone


que l'âge de cessation d'activité soit retardé de cinq ans d'ici 2010 inquiète les syndicats, alors que le dossier de la réforme des retraites figure en bonne place dans les programmes de Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Le sommet de Barcelone, sans en avoir l'air, a resserré les échéances. L'objectif à privilégier est désormais clairement énoncé: repousser de cinq ans l'âge moyen européen de départ en retraite, aujourd'hui de 58 ans, pour le porter à 63 ans à l'horizon 2010.

 

Les deux candidats Chirac et Jospin, qui ont tous deux signé le texte, s'étaient bien gardés, jusqu'ici, de se prononcer explicitement sur l'âge de départ à la retraite.


Les "dix engagements" de M. Jospin, présentés lundi, entretiennent le flou sur la question. Il souhaite "la liberté du choix de l'âge de la cessation d'activité, qui peut être progressive", ce "dans le cadre du droit à la retraite à 60 ans". Il préconise aussi de "favoriser le retour à l'emploi des travailleurs de plus de 50 ans".

Jacques Chirac, s'était déclaré récemment pour "organiser la liberté pour ceux qui veulent, et qui peuvent travailler plus longtemps, de le faire et d'augmenter ainsi leur retraite".
Le maintien dans l'emploi des salariés âgés est considéré comme un enjeu majeur, souligne le rapport de Bernard Quintreau sur les politiques de "gestion prévisionnelle des âges" remis jeudi à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité.

Cette revalorisation du travail des seniors est jugée d'autant plus nécessaire que la France se caractérise par "des entrées tardives et des sorties précoces du marché du travail" (départs anticipés, pré-retraites), surtout pour les hommes: "l'âge moyen de sortie est de 58,5 ans pour les hommes et de 56,5 ans pour les femmes", (respectivement 60 et 56 ans en moyenne au niveau européen), indique le rapport.

Les résolutions de Barcelone se traduiraient ainsi par une augmentation du temps de travail, en France, de 4,5 ans pour les hommes et de 6,5 ans pour les femmes (en moyenne).


"Ce n'est pas la bonne façon de poser le problème des retraites", a réagi vivement la CFDT. "Il faut d'abord se mettre d'accord sur le montant futur des retraites, c'est-à-dire sur le taux de remplacement. C'est la vraie question. Après seulement il faudra regarder comment on les paye", a affirmé à l'AFP Jean-Marie Toulisse, secrétaire national.

 

De son côté, la CGT, par la voix de Jean-Christophe Le Duigou, s'interroge:
"Nous avons des inquiétudes depuis quelque temps sur la manière européenne d'aborder la coordination des politiques sociales et les déclarations de Barcelone nous confirment sur ces inquiétudes".

"A FO, nous refusons de nous inscrire dans une demande d'augmentation de la durée d'activité", a souligné Bernard Lévy, secrétaire confédéral FO.
La CGC-CFE a réaffirmé qu'elle "restait sur l'axe du départ en retraite à 60 ans après 40 années d'activité tant que le marché de l'emploi ne permet pas de faire autrement", selon Solange Morgenstern, secrétaire nationale.

Dans l'opinion, un sondage paru fin février rappelait que 66% des Français considèrent que 60 ans est l'âge idéal de fin d'activité et 87% qu'elle représente un acquis social important.

 

 
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