Dictée des Rois du 28 janvier 2001

C omme les pythonisses l’avaient annoncé dans leur langage sibyllin, Europe, fille du roi de Phénicie, aima d’un amour vache, Zeus qui, ce jour-là, s’était métamorphosé en taureau. Ils se sont vus, ils se sont plu, ils se sont souri, ils se sont aimés. Ils auraient pu s’unir dans un somptueux décor d’ amaryllis pourprées ou de zinnias bleus, mais ils se sont contentés de l’ombre d’un platane quelconque.

Ils s’étaient donné de bons moments, ainsi leurs amours furent dotées d’une belle descendance et Europe devint éponyme de notre continent.

Mais revenons à l’Europe de Robert Schuman et au Douzelage du granvillais Henry Haffray.

Oyez, oyez, vous qui n’êtes pas de banales gens, l’histoire de la substantifique moelle de notre quasi-rassemblement duodécimal..

Début de la dictée des moins de douze ans

Au début, Henry coopta les gentlemen de Sherborne et d’Houffalize, deux bastions des jumelages locaux qui auraient pu nous inciter au yachting ou à la consommation de gueuze-lambic.

Il choisit aussi la lacustre Bellagio qui, selon les légendes, connut Pline le Jeune.

Là, pas de Ziggourat monumentale mais plutôt des palais post-rococo aménagés par des portefaix baraqués.

Ensuite un sympathique professeur de langue teutonne lui conseilla Kötzting, notre dessert bavarois, où l’acupuncture chinoise sonne l’hallali de la médecine de Laennec.

C’est à ce moment-là que sont venus nous épauler l’ibérique Altea, la lusitanienne Sesimbra, la danoise Holstebro, la grecque Preveza et le beau site de Bundoran.

Fallait-il   qu’on s’arrêtât là ?

Fin de la dictée des moins de douze ans

Que nenni ! La batave Meersen, la luxembourgeoise Niederanven puis, plus tard, la finnoise Karkkila, la suédoise Oxelösund et enfin la carinthienne Judenburg nous ont rejoints.

Ainsi fut constitué notre Douzelage, quelles qu’aient   été les vicissitudes du processus d’union, maintenant voguons ensemble vers des horizons éthérés.